Pour sa quatrième édition, les 17 et 18 février derniers, le salon Historic Auto a investi deux bâtiments du parc des expositions de Nantes et nous a convaincus qu’il s’agit désormais d’une manifestation qui compte en France, avec 32 000 visiteurs enregistrés.

Texte & Photos Laurent Berreterot

Neuf Venturi en exposition sur la même manifestation, même à Rétromobile et à Epoque’auto, on n’a pas vu cela. Il est vrai qu’Historic Auto se tient dans le fief de la manufacture de voiture de sport française disparue, à 45 mn de route de l’ancienne usine de Cholet et à 25 mn de celle de Couëron.

Les 40 ans de la Ventury originelle, rêvée et construite par Gérard Godfroy et Claude Poiraud (mais hélas détruite), ont ainsi été dignement fêtés par le club de la marque au gerfaut, Extrême Limite et d’autres exposants. De la MVS Venturi commercialisée en 1987 à l’Atlantique 300 biturbo de 1999 en passant par la 260 APC, le cabriolet Transcup ou l’unique 500 LM restante, on a pu suivre les principales étapes de la trop courte vie de la dernière GT française.

Pour tout dire, l’espace Venturi rivalisait en taille avec l’exposition des Ferrari. Nous allons d’ailleurs fêter les 40 ans de la Testarossa cette année. Parmi les autres anniversaires majeurs de 2024, la salon n’a pas fait l’impasse sur les 40 ans de la 205 GTI, dont toutes les évolutions, hors CTI et Gentry, étaient là, mais aussi le premier demi-siècle de la VW Golf I ou celui de la Citroën CX. Le CX Club de France a su marquer le coup avec une 2400 Prestige, une 25 GTI série 2 à rare intérieur cuir Cassis et un spectaculaire break six roues Tissier. Matra Passion nous a également remémoré les quatre décennies de la Renault Espace grâce à un bel exemplaire de première génération, en phase 2, mais deux autres quarantenaires, la Renault 25 et le Citroën C15 ont été omis durant ces deux jours.

Dès le samedi, un gros embouteillage attendait les bagnolards à l’approche du salon. Beaucoup ont parcouru les derniers kilomètres à pied. Le parking dévolu aux anciennes était certes beaucoup moins important que celui d’Epoque’auto, mais, tout comme à Lyon, il valait presque autant le déplacement que le salon proprement dit. J’y ai passé plus d’une heure et demi à aller de découvertes en rencontres.

Impossible d’établir des prix et coups de cœur, il y avait trop de prétendantes, dans tous les états : Alfa 75 Turbo, Citroën SM Or de Simiane et Visa GTI 115 ch, Lotus Elan S2, Lynx Eventer, Maserati Bora, Opel Kadett GTE et Senator B 3.0i, Renault Fuego GTX bleu Saphir 477, Simca Coupé Bertone, Venturi 260, VW Scirocco GT et Golf 16S Match, parmi des dizaines d’autres. Sans oublier la rutilante 504 Pick-up 4×4 Dangel ex-pompier mise à l’honneur dans notre n°105.

Et la valeur n’est pas proportionnelle au pedigree ni à la puissance. J’en veux pour preuve cette magnifique Supercinq Five Sequoïa 996 (?), laquelle nous a ébahis par l’état de fraîcheur de ses plastiques et son faible kilométrage. Une voiture achetée à un retraité qui a arrêté de conduire ?

Parmi les licornes, notons la présence d’une rare MG ZR 160 phase 2, bien peu regardée. Un excellent rapport prix-amusement-rareté pour connaisseurs.

Bref, rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition d’Historic Auto !

Retrouvez l’essai de la MVS Venturi dans notre numéro hors-série n°26, celui de la Venturi Atlantique 300 biturbo dans Youngtimers n°113 et le duel entre la 260 LM et l’Alpine A610 Turbo dans notre hors-série n°33.

Enfin, Gérard Godfroy nous a aimablement fait revivre la création de la Ventury dans Youngtimers n°126.